PAROLE AUX ADHERENTS
La parole aux adhérents. C’est un peu le principe de cette rubrique du TERRITOIRE SANTE, notre magazine d’information qui, numéro après numéro, vous donne la parole pour expliquer vos métiers, mais aussi pour mettre en lumière l’importance de collaborer tous ensemble, au bénéfice de projets de territoire, de santé, et des patients de notre CPTS. Aujourd’hui, rencontrez Estelle Gueneron, 45 ans, Chirurgien-dentiste passionnée et dont le sourire traduit la motivation.
INTERVIEW
Dr. Gueneron, qui êtes-vous ?
Je suis Chirurgien-dentiste, diplômée de Paris V, installée à Baillargues depuis 2008. Après avoir été collaboratrice du Dr. Catherine Guillemet, nous sommes aujourd’hui associées au sein d’un même cabinet, situé en centre-bourg, juste en face du parking des Arènes. Nous sommes aussi favorables à l’accueil d’un(e) collaborateur/trice et/ou d’un(e) étudiant(e) en médecine dentaire, dans le cadre de sa formation.
Avez-vous des spécialités ?
Des spécialités, non. Je pratique l’ensemble des soins de dentisterie de manière conventionnelle. Par contre, si votre question est de savoir si j’ai des domaines de prédilection… Oui, je le confesse (sourire). Je m’intéresse ainsi particulièrement aux soins à tendance esthétique et à la reconstruction d’usure. Vous allez peut-être trouver ça banal pour un dentiste, mais ce qui me motive le plus au quotidien, mea culpa, c’est de redonner le sourire à mes patients.
Vous avez adhéré récemment à notre CPTS.
Tout simplement parce que, jusque-là, je n’avais pas particulièrement connaissance de l’actualité associative du territoire en matière de santé, encore moins des actions mises en place par la CPTS Montpellier Est-Bérange… Ce n’est donc en effet que très récemment, à l’issue d’une réunion publique de présentation du projet immobilier qui viendra en lieu et place de l’actuelle maison de retraite, que j’ai découvert tout ce qui était fait par les équipes de la CPTS. J’ai trouvé ça intéressant. J’ai alors échangé avec plusieurs soignants, acteurs ou simples adhérents de l’association, qui m’ont expliqué la dynamique, la volonté de renforcer la qualité et la pertinence des soins sur le territoire, l’intérêt aussi de se rassembler pour porter des projets, etc. J’ai rapidement décidé d’adhérer.
Beaucoup adhèrent aussi par sentiment d’appartenance à une “communauté”.
C’est mon cas. Pour l’avoir vécu, et pour souffrir encore un peu parfois, d’une forme d’isolement professionnel, je considère qu’adhérer à une CPTS est une bonne chose. On peut si rapidement s’enfermer dans son cabinet, avec une forme de routine… Ça n’est pas bon ! Et je sais que nous sommes nombreux dans ce cas.
“Je sais que certains soirs, on préfèrerait s’écrouler dans son canapé plutôt que d’assister à une Assemblée générale ou une conférence, mais ça fait tellement du bien de se sentir entendu, de voir qu’on participe à créer quelque chose..”
On court tous tellement après le temps…
…Qu’il ne nous reste plus beaucoup de temps pour communiquer avec les confrères, exactement ! D’autant que, par le dialogue avec d’autres praticiens, on améliore sa pratique. On peut ainsi demander conseil, solliciter une expertise, croiser les approches, notamment quand on a à prendre en charge une, voire plusieurs pathologie(s) lourde(s). Tout cela, au bénéfice du patient. La rencontre interpro, c’est d’ailleurs l’autre motif majeur de mon adhésion à la CPTS. Je sais que certains soirs, on préfèrerait s’écrouler dans son canapé plutôt que d’assister à une Assemblée générale ou une conférence, mais ça fait tellement du bien de se sentir entendu, de voir qu’on participe à créer quelque chose, qu’on apporte des solutions par la seule force de nos volontés individuelles ! Étant une toute jeune adhérente, je n’ai pas encore eu l’opportunité de m’impliquer dans un projet, mais je compte bien prendre ma place dans la vie associative de notre Communauté.
Vous venez d’évoquer la rencontre, le travail interprofessionnel. Quelles sont les praticiens avec lesquels vous avez le plus d’échanges, en tant que Chirurgien-dentiste ?
Comme la plupart des soignants, je pense que le lien le plus évident est celui qui nous lie aux médecins généralistes. Nous, dentistes, pouvons être consultés en direct, dans que cela nécessite une ordonnance du médecin (à l’exception de certains actes chirurgicaux lourds), il n’en demeure pas moins que santé orale rime avec santé globale, aussi les liens avec nos amis médecins sont étroits. Tout aussi étroits – et plus fréquents – sont nos rapports avec les Masseurs-kinésithérapeutes : douleurs cervicales, inconforts d’occlusion, massages et manipulations pour détendre les muscles de la mâchoire et du cou ou pour améliorer la coordination des mouvements mandibulaires dans les cas de bruxisme…
Le bruxisme, c’est un sujet qui vous plaît particulièrement, de ce que nous savons par certains de vos patients.
Oui, ce sujet m’intéresse énormément et concerne d’ailleurs de plus en plus de gens… Les joies du plus grand fléau moderne : le stress ! Ce qui m’intéresse dans le bruxisme, c’est qu’il suppose une approche globale, ce n’est pas qu’un simple soin dentaire. On parle ici de dents qui s’éliment, s’abîment, par le frottement occasionné par des mâchoires trop serrées. Pour donner une image simple : les gens sont “sur les dents”. Conséquence de quoi, elles se fragilisent, se cassent, perdent progressivement en taille, finissent même pas jaunir car l’émail ayant totalement disparu, on ne voit plus alors que la couche inférieure appelée “dentine”… Et la douleur devient complexe. On n’ose alors plus sourire ou parler. Et dans certains cas extrêmes, certains finissent pas s’isoler, perdant petit à petit leur estime de soi ou, tout aussi terrible, leur capacité à s’alimenter correctement !
Que peut-on faire contre ça ?
Faire l’autruche n’est jamais la bonne solution, quel que soit le problème de santé. Alors, on consulte son praticien ! Après, on n’est pas forcément toujours conscient de souffrir d’un mal, d’une carence, d’une pathologie. C’est pourquoi, quand j’observe des marques de bruxisme chez l’un de mes patients, lors d’un soin classique comme une carie ou un détartrage, j’aborde toujours la question avec tact. Êtes-vous stressé ? Vous arrive-t-il de ressentir des douleurs à tel endroit ? En cas de déni, j’ai déjà amené des patients à comparer des photos de leur sourire à plusieurs années d’intervalle. Et souvent, la différence est flagrante. Pour clôturer le sujet de façon positive : des solutions existent. Parlons-en.
Je vous propose de clôturer l’interview sur ce mot devenu essentiel, pour nous tous, qu’on soit infirmier, ostéo, médecin, pharmacien ou chirurgien-dentiste : prévention.
Nous sommes de moins en moins nombreux à faire ces métiers pour “soigner des malades” et, de façon inversément proportionnelle, de plus en plus séduits et convaincus par les mérites d’une approche préventive. Je ne fais pas exception à la règle. Le regard des patients aussi a changé ! Ils ont compris qu’un conseil avisé avait d’autant plus de valeur avant l’apparition d’un mal. Mais ça demande un peu de pédagogie : expliquer, impliquer, répéter, c’est notre nouveau crédo.
INTERVIEW COMPLETE A LIRE DANS TERRITOIRE SANTE N°
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