Portrait : Dr. Sabrina Mary, médecin généraliste sans langue de bois !

Par Coordination CPTSBérange
Le 1 février 2025

 

 

Adhérente de la première heure, Sabrina Mary est un membre actif de notre CPTS qui n’envisage pas d’exercer autrement que selon une vision noble de son métier. Impliquée “moralement” et “humainement” dans ses projets, elle a fait le choix de la médecine générale par conviction et revendique autant son titre de médecin-traitant que celui de mère de famille. Rencontre avec une fière représentante de ce que certains appellent déjà “la nouvelle génération”.

“Comment ça va, docteur ?”

Dr. Mary, qui êtes-vous ?

La première réponse à cette question figure sur ma carte de visite. Je suis médecin généraliste, diplômée depuis 2013, et installée sur la commune du Crès depuis 2018, avec mes trois confrères et consoeurs : les Dr. Geoffrey Boyer, Camille Lacroix et Cindy Fabre, ainsi que notre secrétaire Stéphanie. Ensemble, nous avons fondé un cabinet de consultation médicale qui a très rapidement trouvé sa place dans le quartier. L’autre réponse à votre question est plus personnelle : je suis une femme active, passionnée, dynamique, mais aussi une mère de famille très investie dans son rôle. C’est important de le souligner car cet équilibre contribue à mon épanouissement professionnel. J’aime mon métier, mes patients, mais j’aime aussi ma famille. Et cela forme un tout. Pas question de choisir entre réussite professionnelle et bonheur : “I want It all”, comme on dit.

Un équilibre qui requiert… Un tour d’équilibriste !

Ça, clairement. Mais ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement. Mes patients sont au courant, par exemple, de mon indisponibilité le mercredi, “jour des enfants”.  Ce n’est, certes, pas de tout repos, mais cela me permet de voir mes enfants grandir, sans pour autant “abandonner” ma patientèle.

Et souffler un peu, aussi.

Exactement. Au cabinet, on s’est organisés en bonne intelligence, selon les besoins et modes de vie de chacun. Résultat : aucun patient sur le carreau. Et en cas de coup de bourre ou d’imprévu, on est là pour se prêter main forte. 

En ce moment, on parle beaucoup du “mal soignant”, du burn-out généralisé des médecins, de la crise des vocations qui en découle. 

Je n’ai pas la prétention de me hisser au rang d’exemple, loin de là, mais j’ai aussi envie de croire qu’on peut le vivre autrement que dans la souffrance, notre beau métier.

La question subliminale, c’est de savoir comment on peut bien soigner les patients quand on est soi-même en souffrance.

Cette question doit guider nos réflexions, celles de nos tutelles. Devant nous : un mur démographique et un accroissement de la demande pour les prises en charge complexes, lourdes, les maladies chroniques…

Cela explique, ces dernières années, la popularité de la médecine préventive, des dispositifs de détection précoce.

Ma génération de médecins a été formée et sensibilisée dès les premiers jours aux bienfaits de la médecine préventive. Personne n’est plus là, j’espère, pour remettre en cause ses nombreux bénéfices sur l’individu ou, plus largement, sur notre système de satout. Petit clin d’œil, au passage, à ASALEE (Action de Sante Libérale En Équipe), association avec qui nous collaborons depuis 2018 au travers de notre IDSP Pauline, pilier de la médecine préventive au cabinet. 

On entend beaucoup parler, depuis l’an dernier, de Mon Bilan Prévention. 

En tant que médecin généraliste, je salue la démarche, l’ouverture à plusieurs professions, la sensibilisation des publics… Mais je mets tout de même quelques bémols : toutes nos consultations commencent par “Comment ça va?”, toutes nos conversations médicales sont ponctuées de questions en lien avec les examens en cours, l’alimentation, le stress, les habitudes de vie… Tout cela n’est pas vraiment nouveau. Je n’ai pas, par exemple, attendu Mon Bilan Prévention pour vérifier le carnet de vaccination de mes patients ou parler de dépistage de cancer. 

Mais ne nous méprenons pas : élargir le prisme de la prévention au plus grand nombre, je trouve ça génial. C’est juste le caractère “nouveau” qui me fait doucement sourire…

Le métier de médecin généraliste évolue beaucoup, notamment grâce au glissement des compétences, au partage de missions qui lui étaient autrefois totalement dévolues.

Notre métier évolue avec son temps. Jamais la dimension humaine n’aura été, à mon sens, aussi essentielle, surtout depuis le Covid, dont les stigmates sont encore très visibles chez de nombreux patients (surtout les plus jeunes), en particulier sur les sujets en lien avec la santé mentale. Je suis un peu psy, un peu assistante sociale… Soigner pour soigner, à coup d’ordonnances, cela reviendrait à quoi ? Donc c’est une bonne chose que notre métier, que nos métiers à tous, évoluent.

C’est toute la complexité du métier.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’encourage tous les soignants qui me liront à adhérer à la dynamique CPTS. Il est tellement facile de s’enfermer dans son cabinet, de se replier sur soi-même. À l’inverse, en prenant part à la vie d’une CPTS comme la nôtre, on peut croiser les regards, en apprendre plus sur l’autre, bénéficier de conseils, de recommandations pour des cas complexes… Je participais récemment à un “CREX CPTS”*. Quel outil merveilleux pour avancer. C’est….

INTERVIEW INTEGRALE à retrouver en mars 2025 dans TERRITOIRE SANTE n°7

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Adhérente de la première heure, Sabrina Mary est un membre actif de notre CPTS qui n’envisage pas d’exercer autrement que selon une vision noble de son métier. Impliquée “moralement” et “humainement” dans ses projets, elle a fait le choix de la médecine générale par conviction et revendique autant son titre de médecin-traitant que celui de mère de famille. Rencontre avec une fière représentante de ce que certains appellent déjà “la nouvelle génération”.

“Comment ça va, docteur ?”

Dr. Mary, qui êtes-vous ?

La première réponse à cette question figure sur ma carte de visite. Je suis médecin généraliste, diplômée depuis 2013, et installée sur la commune du Crès depuis 2018, avec mes trois confrères et consoeurs : les Dr. Geoffrey Boyer, Camille Lacroix et Cindy Fabre, ainsi que notre secrétaire Stéphanie. Ensemble, nous avons fondé un cabinet de consultation médicale qui a très rapidement trouvé sa place dans le quartier. L’autre réponse à votre question est plus personnelle : je suis une femme active, passionnée, dynamique, mais aussi une mère de famille très investie dans son rôle. C’est important de le souligner car cet équilibre contribue à mon épanouissement professionnel. J’aime mon métier, mes patients, mais j’aime aussi ma famille. Et cela forme un tout. Pas question de choisir entre réussite professionnelle et bonheur : “I want It all”, comme on dit.

Un équilibre qui requiert… Un tour d’équilibriste !

Ça, clairement. Mais ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement. Mes patients sont au courant, par exemple, de mon indisponibilité le mercredi, “jour des enfants”.  Ce n’est, certes, pas de tout repos, mais cela me permet de voir mes enfants grandir, sans pour autant “abandonner” ma patientèle.

Et souffler un peu, aussi.

Exactement. Au cabinet, on s’est organisés en bonne intelligence, selon les besoins et modes de vie de chacun. Résultat : aucun patient sur le carreau. Et en cas de coup de bourre ou d’imprévu, on est là pour se prêter main forte. 

En ce moment, on parle beaucoup du “mal soignant”, du burn-out généralisé des médecins, de la crise des vocations qui en découle. 

Je n’ai pas la prétention de me hisser au rang d’exemple, loin de là, mais j’ai aussi envie de croire qu’on peut le vivre autrement que dans la souffrance, notre beau métier.

La question subliminale, c’est de savoir comment on peut bien soigner les patients quand on est soi-même en souffrance.

Cette question doit guider nos réflexions, celles de nos tutelles. Devant nous : un mur démographique et un accroissement de la demande pour les prises en charge complexes, lourdes, les maladies chroniques…

Cela explique, ces dernières années, la popularité de la médecine préventive, des dispositifs de détection précoce.

Ma génération de médecins a été formée et sensibilisée dès les premiers jours aux bienfaits de la médecine préventive. Personne n’est plus là, j’espère, pour remettre en cause ses nombreux bénéfices sur l’individu ou, plus largement, sur notre système de satout. Petit clin d’œil, au passage, à ASALEE (Action de Sante Libérale En Équipe), association avec qui nous collaborons depuis 2018 au travers de notre IDSP Pauline, pilier de la médecine préventive au cabinet. 

On entend beaucoup parler, depuis l’an dernier, de Mon Bilan Prévention. 

En tant que médecin généraliste, je salue la démarche, l’ouverture à plusieurs professions, la sensibilisation des publics… Mais je mets tout de même quelques bémols : toutes nos consultations commencent par “Comment ça va?”, toutes nos conversations médicales sont ponctuées de questions en lien avec les examens en cours, l’alimentation, le stress, les habitudes de vie… Tout cela n’est pas vraiment nouveau. Je n’ai pas, par exemple, attendu Mon Bilan Prévention pour vérifier le carnet de vaccination de mes patients ou parler de dépistage de cancer. 

Mais ne nous méprenons pas : élargir le prisme de la prévention au plus grand nombre, je trouve ça génial. C’est juste le caractère “nouveau” qui me fait doucement sourire…

Le métier de médecin généraliste évolue beaucoup, notamment grâce au glissement des compétences, au partage de missions qui lui étaient autrefois totalement dévolues.

Notre métier évolue avec son temps. Jamais la dimension humaine n’aura été, à mon sens, aussi essentielle, surtout depuis le Covid, dont les stigmates sont encore très visibles chez de nombreux patients (surtout les plus jeunes), en particulier sur les sujets en lien avec la santé mentale. Je suis un peu psy, un peu assistante sociale… Soigner pour soigner, à coup d’ordonnances, cela reviendrait à quoi ? Donc c’est une bonne chose que notre métier, que nos métiers à tous, évoluent.

C’est toute la complexité du métier.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’encourage tous les soignants qui me liront à adhérer à la dynamique CPTS. Il est tellement facile de s’enfermer dans son cabinet, de se replier sur soi-même. À l’inverse, en prenant part à la vie d’une CPTS comme la nôtre, on peut croiser les regards, en apprendre plus sur l’autre, bénéficier de conseils, de recommandations pour des cas complexes… Je participais récemment à un “CREX CPTS”*. Quel outil merveilleux pour avancer. C’est….

INTERVIEW INTEGRALE à retrouver en mars 2025 dans TERRITOIRE SANTE n°7

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