Coralie Mazuras exerce la profession de sage-femme à Baillargues. Elle rappelle l’importance, pour chaque femme et chaque professionnel de santé concerné, d’adopter le réflexe “dépistage” en ce mois de Juin Vert.
INTERVIEW
Coralie, quel est votre message, en ce mois de Juin Vert, à la communauté des sages-femmes ?
Simplement dire qu’il est de notre devoir, en tant que sages-femmes, de proposer ce geste simple que représente le dépistage du cancer du col de l’utérus. Je précise qu’on s’adresse ici à un large panel de la population : toutes les femmes entre 25 et 65 ans, selon les recommandations formulées par Haute Autorité de Santé, mais aussi par le Collège national des gynécologues-obstétriciens français et Santé publique France.
En quoi consiste cet examen ?
Il y a plusieurs examens. En cabinet chez une sage-femme, chez un gynécologue ou un médecin qui pratique ce dépistage. Il s’agit d’un examen gynécologique où l’on réalise un prélèvement au niveau du col de l’utérus (frottis cervico-utérin). L’examen clinique, c’est-à-dire, l’observation du col de l’utérus, est également important et peut conduire à une orientation vers un médecin spécialiste en cas de lésions visibles du col utérin.
Pour les femmes entre 25 et 30 ans, c’est une analyse cytologique, donc une analyse des cellules. Pour celles au-delà de 30 ans, vous réalisez une recherche du papillomavirus dans le prélèvement réalisé.
Exactement. C’est le dépistage de première intention. Mais depuis quelques années, un nouvel outil de dépistage : l’auto-prélèvement vaginal, par kits individuels. Il concerne les patientes de plus de 30 ans éloignées des systèmes de santé, non dépistées ou insuffisamment dépistées. Il représente un dépistage de deuxième intention. Il est un peu moins efficace, mais permet de dépister plus de femmes et de diminuer la mortalité associée à ce cancer.
Rappelons la fréquence du dépistage ?
25 ans, âge du premier examen. Puis un autre douze mois plus tard. Si ces deux examens ne révèlent rien d’anormal, il est recommandé de faire le troisième trois ans après. Puis, à 32 ans. Ensuite, tous les cinq ans après lâge de 30 ans. Le schéma classique c’est : 25 ans, 26 ans, 29 ans, 32 ans… Puis tous les 5 ans jusqu’à vos 65 ans.
Quels signes et symptômes doivent nous alerter, nous soignants ?
Ce cancer est dans la plupart des cas asymptomatique dans ses phases préliminaires. D’où l’importance de dépister de manière régulière, pour l’identifier, le cas échéant, le plus précocement possible; aussi pour traiter la patiente de la façon la moins invasive qui soit. Mais quand on en arrive au stade des symptômes, on observe des saignements vaginaux post-coït ou spontanés, sinon des douleurs pelviennes inhabituelles. Cela peut aussi prendre la forme de douleurs lombaires ou des pertes vaginales inhabituelles. Tout cela doit motiver une consultation de contrôle par un professionnel, sans tarder.
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